Cette année, nous avons un réel automne. C’est un cadeau à saisir. J’aime l’automne depuis que je pratique la permaculture.
les feuilles mortes se ramassent à l’amour.
Au niveau personnel, ou dans le jardin, on laisse tomber les feuilles mortes.
C’est quoi, au juste une feuille morte ? C’est une partie de lui-même, que l’arbre fait tomber exprès, pour se reposer, se nourrir, se protéger les racines. La carotène, ainsi que les tanins, contenus dans les feuilles, vont agir sur la santé de l’arbre. La carotte rend aimable, et les tanins sont anti-oxydants … on voit bien ce qui nous reste à faire pour nous-même …
En ville, et en campagne, les humains ont pris la mauvaise habitude de les mettre dans un sac plastique, direction la déchetterie. Ou pire, de les souffler avec un engin cacophonique, puis de les brûler, empestant tout aux alentours.
Quel dommage, quelle hérésie, quel carnage :
- la biodiversité est perdue, puisque toute la microfaune qui se cache dessous est privée de maison d’hiver. À l’air libre, à la merci du froid et des prédateurs, elle va mourir.
- les nutriments contenus dans les feuilles vont être déplacés, brûlés, gâchés, et produire une pollution. .
- le jardin sera privé d’une ressource inestimable : au compost, au pied des arbres, sur la terre à nu, les feuilles rendent de grands services.
La saison des récoltes apaisantes
Noix, maïs, blettes, coings, kakis … enfin la saison de récolter de façon contemplative, puis de se mettre au chaud pour les déguster, cuisiner, entreposer.
Voyons, qu’est-ce qu’on peut bien récolter, même si on est en ville, qui soit chaleureux, régressif, nourrissant ?
Mettre en scène le principe de rétroaction
On liste tout ce qui est mal placé, mais peut se déplacer, tout ce qui a été un relatif échec (c’est à dire, une expertise acquise de plus.), et tout ce qu’on voudrait bien retrouver au printemps.
Ça marche aussi bien dans ta vie professionnelle, que dans tes relations, que dans ton jardin.
On prend une belle feuille, on écrit tout ça. Ou on dessine les éléments présents au jardin. Maintenant, on barre ce qui se barre, entoure ce qui est juste bien, et entoure au gras d’une couleur bien voyante, ce qu’on développer.
Haaa, on est déjà mieux.
Maintenant, on peut prévoir des nouvelles choses, et utiliser toute la saison froide pour la mise en place de ce qui serait bien en sortie d’hiver.
Enfin pouvoir observer la nature qui se cache :
Les couleurs vous y invitent … mais pas que.
Déjà, sans les feuilles, on voit mieux comment comprendre, et éventuellement soigner un arbre.
Une fois les feuilles tombées, les oiseaux sont bien plus faciles à observer. Pour ça, il faut laisser au placard ses vieilles habitudes d’humain braillard, et surtout, être paisible. Pas de calme, pas d’oiseaux.
Au sol, qu’observez-vous ? Quelles sensation sous les pieds ? Quels bruits de pas ? En quoi c’est différent des autres saisons ?
C’est là que vous pourrez observer les empreintes d’animaux. Parce que le sol est plus souple, regorgé. Et si vous parvenez à ne pas faire craquer les brindilles, ou faire du barrouf avec les feuilles, vous allez peut-être trouver un copain au bout des empreintes.
Mmmh … et en nous, qu’est-ce qui se cache ?
Laisser tomber, se nourrir de soi-même, protéger ses racines, s’alléger, aller chercher, contempler, voir ce qui se cache …
Une pensée émue pour tous les déracinés
Quitter tout pour un monde où il fait froid de partout, qu’on soit un arbre, un être vivant, un humain … il faudrait au moins être accueilli chaleureusement.
Je réalise que l’automne est la saison où on plante, soit des êtres qui soignent et protègent, comme les haies, ou l’ail, et également ce qui a besoin de temps pour installer ses racines.
Je fais le vœux qu’on laisse le temps à tous d’installer des racines sur un nouveau lieu, qu’on protège ce qui vient d’être planté, déplacé, exilé.