Si tu t’intéresses à la permaculture, c’est probablement que tu veux planter des trucs, il va te falloir de l’eau, de l’air, de la lumière. Alors, on va commencer par planter de l’eau.
Le réservoir ou collecteur d’eau
On a mis une cuve au nord, adossée à la maison, et nous ferons courir à son ouest, une liane qui aime l’eau.
Toute surface est à entrevoir comme collecteur. L’eau qui ruisselle sur les toits va se charger en nutriments. Du coup, nous sommes en train de disposer des toits pentus partout : au dessus de la caravane, au dessus des vélo, toilettes sèches, composts, poules, etc … avec des gouttières, et vlan, dans les collecteurs.
Limiter l’évaporation de l’eau : le cheval de bataille de la permaculture
L’érosion, c’est caca. Un sol nu va perdre son humidité, ses micro_organismes vont cramer, la terre va se barrer.
Merci le paillage : paille bio, bois raméal fragmenté, épluchures, selon vos contraintes vont vous aider à garder une bonne humidité. Parfois, il faut savoir retirer la paille, par exemple en cas de pourrissement, d’invasion de limace. On la met de côté, ou on la dispose sur un futur espace de plantation.
Enherber à mort !!!!! L’humidité sera à l’abri dans des bandes herbées, alors on les bichonne.
Ombre : tamisée, fraîche, salvatrice, c’est une vraie réflexion que vous devez mener. L’idée n’est pas de se priver de soleil.
Avec quoi on fait de l’ombre ? Bah, avec des arbres :
L’arbre est un étang
Il collecte l’eau, de son nombril à son espace foliaire, puis la redistribue par ses racines, parfois jusqu’à la nappe phréatique. Il va également créer une ombre. Je rappelle que le soleil tourne. Parce que j’en entends là-bas derrière qui vont dire : haaan, on plante pas à l’ombre.
SI. On plante, à la couronne tout ce qu’on veut, on fait des guildes, ça va aider l’arbre et ses copines. De toute façon, on plante sous un arbre, surtout un fruitier, parce qu’on ne laisse pas la prairie l’envahir. Bulbes, aromatiques, buissons fixateurs d’azotes, plantes mellifères, plantes amélioratrices du sol tapis de sol : on plante sous les arbres.
Bref, il faut arrêter de penser qu’ils sont égoïstes et les abattre.
Infiltrer et Ralentir
Par la construction de mares.
Nous avons la chance d’avoir trouvé une veine d’argile, et de ne pas avoir à utiliser de bâche. Cela implique un travail de patine des parois, et d’installation de plantes précises : iris d’eau, menthe aquatique, nénuphars, qui filtrent l’eau, et abritent les animaux. On les plante tout de suite, parce que la nature a horreur du vide, et risque de remplir par défaut avec tout ce qui passe, va pourrir, ou tout boire.
Très important :
Concevoir des Designs arrondis.
Se positionner sur la zone la plus haute du terrain, et marcher comme si on était de l’eau aide à comprendre les chemins qu’elle va prendre lorsqu’il pleut.
Le faire les yeux fermés, avec quelqu’un qui vous évite de trébucher, c’est encore mieux.
Réutiliser l’eau, est-ce recommandé en permaculture ?
Eaux usées, eau de rinçage, sont chargées en nutriments. Pourvu qu’elles ne soient pas chargées en polluants, on peut les réutiliser. On évite : le sel, trop de gras, les produits de la grande distribution genre lessive qui lave trop blanc. Si vous êtes dans une démarche zéro déchet, ça devrait bien se passer.
À la sortie de notre grange, on a installé trois bacs, qui reçoivent les eaux de salle de bain et de la cuisine. Je rappelle que nous avons des toilettes sèches, donc il n’y a pas cette eau gâchée qui passe dans nos bacs. Dans chaque bac, des plantes bien précises vont accueillir les eaux utilisées, la filtrer, la rendre toute propre, par la magie des bactéries, et des racines. Ils sont installés de façon à contraindre le flux, à suivre un itinéraire bien précis. Je vous expliquerai volontiers.
Quand il fait froid ou humide, tout passe dans le système des trois bacs. Quand il fait sec, nous déposons l’eau des bassines de vaisselle dans des arrosoirs, versés au pied des plantes, à l’exclusion des carottes, qui aiment rendre les nitrates à nos organismes fragiles.
Recréer des sources
Si, c’est possible. Salgado a réussi. À la fin du film “Le sel de la terre“, il se demande si les sources de son enfance vont revenir grâce à la régénération des terres de son grand-père, détruites par le surpâturage. Dix ans après le film, elles sont revenues. Je vous laisse sur cette bonne nouvelle, et ferai un article spécial là dessus, quand je serai grande.