Les limaces, quelle sont les solutions pour les protéger des humains ? Et comment épargner les plantations d’immondes slugomicides ?
CONSTATATION NAVRANTE :
Les limaces hantent vos plates bandes.
Ça colle au doigts, ça vous bouffe tous vos espoirs, vous êtes écœuré.
Vous avez tout essayé : la cendre, le bicarbonate, le piège à la bière, la lampe braquée sur les cornes, rien n’y fait. Chaque matin, c’est le même cauchemar : elles se sont goinfrées
Vous les détestez, et c’est mauvais pour votre karma.
CE QUI VOUS ARRIVE, C’EST PEUT-ÊTRE PARCE QUE :
- C’est la saison des limaces, il fait enfin humide et elles ont très faim.
- Vous ne les connaissez pas bien.
- Votre sol a besoin d’aide.
Si elles sont là, c’est qu’il y a une raison : la plupart du temps, c’est que votre sol ne digère pas.
Tel votre foie après une bonne cuite, il vomit, et ces petites gluante sont là pour aider, un peu comme une cure gimgembre-citron, à nettoyer tous ces excès de bouse de vache, de compost pas assez mûr, bref, des déséquilibres.
De toute façon, la récolte aurait été moche, parce que c’est le sol qui donne le goût, qui rend nos plants riches et bien portants. Les limaces sont là avant tout pour foncer sur les feuilles malades. Et ça, c’est bon pour le potager.
En 2018, dans mon grand élan de faire plaisir aux voisins en tondant juste avant une vague de chaleur, je n’avais pas laissé assez de place pour le vivant. Le seul endroit un peu accueillant, c’était mon tout jeune nouveau potager.
J’en ai bien encore quelques unes, et je suis contente de les voir : elles sont mon assurance santé, ma garantie “salades sans pathogènes”.
Or, si j’évite encore de semer les graines de courgettes directement dans le sol, je peux à présent semer en place salades et mâche sans avoir peur du lendemain matin.
Allez, reprenez le sourire, vous êtes, vous aussi un organe de digestion du sol. Ça va bien se passer.
DES SOLUTIONS : RÉÉQUILIBRER, RESPIRER, BICHONNER :
LE SOL A BESOIN DE CARBONE :
Le carbone favorise les mycorhizes, donc les champignons. Les limaces aiment les champignons.
Déjà, c’est une bonne piste, parce qu’en fait, votre salade leur donne mal au ventre, mais s’il n’y a plus que ça, que c’est famine, disette, et terrain de golf, c’est ce qu’elle mangeront.
Le carbone, il y en a dans le BRF, le bois, le carton, la paille, le marc de café … alors on se calme avec l’azote, et on nourrit le sol. Et si jamais l’apport de carbone crée une faim d’azote, vos plantes vous le diront : seront pâles, jaunasses et moches. Il sera toujours temps de rectifier en arrosant au pipi dilué (une dose de pipi, neuf doses d’eau), en déposant vôtre marc de café, en utilisant des engrais verts azoté comme les haricots.
LEUR CRÉER UNE ZONE :
Si les limaces ont faim, parmi les solutions, est-ce qu’on ne leur donnerait pas à manger ? Mais plus loin, du coup.
Avec du pourri, du champi, et des brassicacées, loiiiiiin des cultures, à l’ombre, avec des herbes hautes, voir des obstacles démoniques du genre bourrache et autres plantes rugueuses ou piquante, et CHACUN SON COIN !
AÉRER :
Ensuite, c’est bien d’avoir mis de la paille, mais est-ce que tu penses bien à aérer tout ça de temps en temps ? À certaines périodes, les plates bandes trop humides peuvent être malades, et supplier les limaces de nettoyer.
FAVORISER LA DIVERSITÉ :
Par exemple, est-ce que tu a bien pensé à laisser des zones sauvages, des bosquets de différentes hauteurs, des herbes tondues ET des herbes hautes, et puis des tas de cailloux ?
Favoriser les prédateurs, c’est aussi avoir un jardin plus accueillant. Les merles aiment le gazon tondu, les vers luisants les herbes à mi-hauteur, les carabes les vieux troncs, les lézards les cailloux bien chauds, les crapauds la paille humide. Ce petit monde là se fera un plaisir d’aider.
Le merveilleux carabe, en plus de sa beauté, est très actif dans votre éco-système.
Apprenez à les reconnaître, et à quoi ressemble leur habitat, pour les attirer.
CONCLUSION :
Les limaces sont des solutions
Et surtout, tu vas respirer un bon coup. Fukuoa disait : c’est pas qu’il y a trop de limaces mais qu’il n’y a pas assez de canards.
Je pense surtout qu’il est l’heure de s’allonger confortablement pour écouter Hervé Covès.